Né le 21 septembre 1909 à Côte-de-l’Or, Kwame Nkrumah est un homme d’État indépendantiste et même panafricaniste qui a autre fois dirigé le Ghana. D’abord, il fut Premier ministre de 1957 à 1960 puis président de la République du Ghana de 1960 à 1966. Ce grand homme a ses propres idéologies, ce qui lui a d’ailleurs permis d’apporter assez de choses à sa patrie. Dans cet article, vous en saurez beaucoup plus sur ce Kwame Nkrumah.
Les études et premiers engagements politiques de Kwame Nkrumah
En raison de son origine sociale, Kwame Nkrumah bénéficie très bien d’une socialisation payante et spécialement dédiée aux enfants de tous les notables traditionnels. Après ses premières années d’études chez les jésuites, il devient un moniteur-élève à l’âge de 17 ans. De par ses qualités, il fut remarqué par un inspecteur qui l’envoie à Accra poursuivre ses études. À sa sortie de l’université, précisément en 1935, Kwame Nkrumah va aux États-Unis pour mieux compléter ses études dans la grande université de Lincoln. Là, il obtient en 1939 une licence en économie et en sociologie après avoir multiplié quelques petits boulots avec ses études.
Par ailleurs, Kwame Nkrumah était membre d’une petite association destinée à des étudiants africains qu’il a veillé à transformer en une « Association des étudiants africains » des États-Unis et même du Canada. Cependant, le journal de cette association d’étudiants se fait le relais de quelques idées panafricaines. Dès lors, il s’intéresse aux questions de l’impérialisme et du colonialisme.
Il est spécialement intéressé par la théorie du « Retour en Afrique » ainsi que celle de « l’Afrique aux Africains » de Marcus Garvey. Malgré cela, Kwame Nkrumah rejette la théorie de la « pureté de la race noire » toujours avancée par le même auteur. En outre, sa rencontre avec W.E.B. Du Bois pendant une conférence de la NAACP, où il était d’ailleurs le représentant de toute la Côte-de-l’Or est aussi une influence très décisive.
À LIRE AUSSI : Tout savoir sur Septima Clark, une pédagogue au service des droits civiques !
Avant de se rendre à la Grande-Bretagne pour le congrès panafricain de 1945, il prend le soin de rédiger la brochure « Vers la libération nationale » où il développe sa propre analyse sur le colonialisme. Il décrit celui-ci comme conséquence des divers besoins du capitalisme d’avoir des matières premières à bas prix, de bénéficier d’une main d’œuvre à moindre coût et d’écouler ses surproductions. Les divers discours sur la mission civilisatrice ainsi que sur l’éducation des indigènes ne représentent pas pour lui des prétextes pour cacher les vraies réalités du colonialisme.
Kwame Nkrumah adhère cependant au syndicat des étudiants d’Afrique occidentale puis décide d’étudier le droit, ce qui n’a pas été facile à cause de ses activités politiques.
Kwame : Le père de l’indépendance du Ghana
En 1947, Kwame Nkrumah retourne en Côte-de-l’Or où il devient le secrétaire général du parti indépendantiste. Cependant, le parti est spécialement composé de notables indigènes qui sont relativement désintéressés par les éventuels problèmes des plus pauvres. Il décide dès lors de transformer l’UGCC (United Gold Coast Convention) en un parti de masse. Ainsi, trois journaux de propagande sont donc créés et rencontrent ensuite un grand succès. Le parti se dote alors d’une branche de jeunesse et Kwame Nkrumah en profite pour multiplier les conférences.
Cependant, l’administration coloniale a décidé de réagir par la répression. Ainsi, six dirigeants du parti ont été incarcérés et ses publications ont été censurées. La police ouvre le feu sur certains manifestants en février 1948, ce qui provoque une vingtaine de morts ainsi que des centaines de blessés. Sur ces faits, les dirigeants de l’UGCC ont décidé de démettre Kwame Nkrumah de sa fonction de secrétaire général.
Avec le soutien de l’organisation de jeunesse de l’UGCC en juin 1949, Kwame Nkrumah annonce devant plus de 50 000 personnes la fondation d’un tout nouveau parti qu’est : le Convention People’s Party (CPP). Désirant l’indépendance, Kwame Nkrumah appelle à la désobéissance civile, suite à laquelle il a été arrêté en 1950 par les autorités britanniques et condamné à trois ans de prison. Néanmoins, les manifestations et grèves organisées par le parti aboutissent à la promulgation de toute nouvelle Constitution qui prévoit une assemblée législative composée de 75 membres africains.
À LIRE AUSSI : Tout savoir sur John Lewis, figure incontournable des droits civiques !
En février 1951, le parti (CPP) arrive à obtenir 36 sièges parmi les 38 du conseil municipal d’Accra et remporte aussi les législatives. Même incarcéré, Kwame Nkrumah a profité des failles juridiques pour être candidat à Accra central où il obtient 95 % des voix. Il a finalement été libéré puis désigné pour mettre en place un gouvernement. Dès lors, il multiplie ses conceptions afin de rassurer l’administration britannique. En considérant la politique d’Africanisation de l’administration et de panafricanisme, Kwame Nkrumah a décidé de développer les infrastructures de son pays.
Kwame Nkrumah : Artisan du panafricanisme
Kwame Nkrumah est vraiment convaincu qu’il n’est pas possible qu’un État puisse résister de façon individuelle aux grandes puissances. Par ailleurs, l’arbitraire des diverses frontières des pays entre temps colonisés peut facilement être cause de guerre. Étant un ami personnel d’un des membres éminents du panafricanisme (Caribéen George Padmore), Kwame Nkrumah organise avec celui-ci les 6e et 7e grandes conférences panafricaines. Hormis la revendication immédiate de l’indépendance de l’Afrique, cet artisan du panafricanisme prône la formation d’une vraie identité supranationale.
Pour atteindre ses objectifs, il décide en 1958 de poursuivre avec ses différents homologues africains une vraie « politique africaine commune ». Dans cette même année, notre artisan du panafricanisme fut le premier à apporter tout son soutien à la Guinée indépendante d’Ahmed Sékou Touré. Ensuite, il tente un tout premier pas vers une réalisation du panafricanisme le 1er mai 1959 en formant une union avec la Guinée.
En 1963, Kwame Nkrumah participe activement à la rédaction de la charte de l’OUA (Organisation de l’Unité africaine). En juillet 1962, il prend la ferme décision de soutenir officieusement le camp socialiste.
Cependant, il est isolé à l’intérieur de son propre pays et de plus en plus à l’extérieur aussi. Ses éventuelles initiatives lui valent l’hospitalité des pays occidentaux. Aussi, certains dirigeants africains l’accusent dans ses projets de panafricanisme.
Cet homme encourage tous les autres nationalistes africains à refuser les éventuelles méthodes violentes.