Dorothy Dandridge, née le 9 novembre 1922 à Cleveland (Ohio) et décédée le 8 septembre 1965 à West Hollywood (Californie), était une actrice et chanteuse américaine. Elle fut la première actrice afro-américaine à rencontrer le succès à Hollywood.
Biographie de Dorothy Dandridge
Sa jeunesse et scolarité
Fille du pasteur Cyril Dandridge et de la comédienne Ruby Butler Dandridge, Dorothy Dandridge acquiert ses compétences en chant et en danse auprès de sa mère. Simultanément, elle et sa sœur aînée, Vivian, se produisent sous le nom des « Wonder Kids » lors de représentations religieuses dans des églises baptistes afro-américaines. Parcourant les États-Unis, les deux sœurs attirent rapidement l’attention d’un découvreur de talents de la Metro-Goldwyn-Mayer. En 1932, elles s’installent à Hollywood.
Carrière de Dorothy
En 1934, les sœurs Dandridge accueillent la jeune chanteuse Etta Jones, reformant ainsi le groupe sous le nom de « Dandridge Sisters » (en). En 1937, elles font leur apparition dans le film « It Can’t Last Forever » (en) aux côtés de Ralph Bellamy. Cette même année, Dorothy obtient un petit rôle dans « Un jour aux courses » avec les Marx Brothers et décroche un engagement au célèbre Cotton Club. Le trio se reforme en 1939 pour présenter la comédie musicale « Swingin’ the Dream » au Central Theatre (New York City) (en), produite par Erik Charell.
À LIRE AUSSI : Oscar Micheaux : Le Pionnier du Cinéma Noir Américain
Dans les années 1940, Dorothy Dandridge prête sa voix à plusieurs courts métrages d’animation et joue des rôles secondaires dans diverses productions cinématographiques, dont « La Fille du péché » (1941) avec John Wayne, « Deux nigauds cow-boys » (1942) avec Bud Abbott et Lou Costello, « Lucky Jordan » (en) (1942) avec Alan Ladd et « Depuis ton départ » (1944) avec Claudette Colbert. En tant qu’artiste polyvalente, elle continue à chanter sur les scènes de Broadway, notamment dans « Meet the People » (1940-1941), une comédie musicale de Danny Dare, ainsi que dans l’orchestre de Desi Arnaz.
En 1950, Dorothy Dandridge fait son retour au cinéma dans le rôle de Melmendi, la reine d’Ashuba, dans « Tarzan’s Peril » (en) aux côtés de Lex Barker. Trois ans plus tard, elle tient pour la première fois le rôle principal dans « Bright Road », partageant l’affiche avec Harry Belafonte, qui devient un ami fidèle.
En 1954, elle obtient le rôle-titre de « Carmen Jones », dirigé par Otto Preminger. Le film remporte un grand succès, et sa performance exceptionnelle lui vaut une nomination aux Oscars. Ainsi, elle devient la première femme noire à devenir une star du cinéma américain. Elle confirme son talent dans « Une île au soleil » (1957) avec James Mason, dans la production franco-italienne « Tamango » avec Curd Jürgens, et dans « Porgy and Bess » (1959) avec Sidney Poitier, tous réalisés par Preminger, devenu entre-temps son amant.
Dans les années 1960, Dorothy tourne dans « The Decks Ran Red » (en) (1960) avec Trevor Howard. Elle partage également l’affiche avec James Coburn dans « The Murder Men » (film) (en) en 1961, qui est adapté par la série télévisée « Cain’s Hundred » sous le titre de l’épisode « Blues for a Junkman: Arthur Troy ». En 1962, Christian-Jaque l’engage aux côtés d’Alain Delon pour tourner un film sur Marco Polo qui reste inachevé. Cependant, confrontée à de multiples difficultés, tant sur le plan professionnel que personnel, elle décide de réorienter sa carrière vers le chant.
Vie personnelle de Dorothy Dandridge
Dans sa jeunesse, elle a été victime d’abus sexuels perpétrés par Eloïse Matthews, l’amante lesbienne de sa mère.
Le 6 septembre 1942, Dorothy se marie avec Harold Nicholas (en), l’un des célèbres danseurs de claquettes des frères Nicholas (le rôle de Dorothy est interprété par Gregory Hines dans le film Cotton Club de Francis Ford Coppola). En septembre 1943, leur fille Harolyn voit le jour, et elle révélera plus tard être atteinte d’autisme.
Le 8 septembre 1965, quelques jours avant son retour sur scène au Basin Street East (en) de New York, Dorothy Dandridge décède à West Hollywood (Californie) des suites d’un accident vasculaire cérébral, résultant d’une overdose de médicaments. Il demeure incertain s’il s’agit d’un accident ou d’un suicide, probablement en raison de ses difficultés financières, avec seulement 2,14 $ sur son compte en banque.
Les restes de Dorothy Dandridge ont été incinérés, et ses cendres ont été placées dans la niche numéro 32269 du Freedom Mausoleum, le Columbarium of Victory, situé au Forest Lawn Memorial Park à Glendale (Californie).
Sa filmographie (cinéma & télévision)
Année | Titre du Film | Réalisateur | Rôle |
---|---|---|---|
1935 | Teacher’s Beau (en) | Gus Meins | Dorothy |
1936 | Symphonie burlesque (The Big Broadcast of 1936) | – | Membre des Dandridge Sisters |
1936 | Easy to Take (en) | – | Membre des Dandridge Sisters |
1937 | It Can’t Last Forever (en) | Hamilton MacFadden | Dandridge Sisters |
1937 | Un jour aux courses (A Day at the Races) | Sam Wood | Chanteuse noire |
1938 | Le Cavalier errant (Going places) | Ray Enright | Membre des Dandridge Sisters |
1940 | Irene | Herbert Wilcox | Dandridge Sisters |
1940 | Four Shall Die (en) | William Beaudine | Helen Fielding |
1941 | La Fille du péché (Lady from Louisiana) | Bernard Vorhaus | Felice |
1941 | Crépuscule (Sundown) | Henry Hathaway | Fiancée de Kipsang |
1941 | Tu seras mon mari (Sun Valley Serenade) | H. Bruce Humberstone | Specialty act |
1941 | Sous le ciel de Polynésie (Bahama Passage) | Edward H. Griffith | Thalia |
1942 | Deux nigauds cow-boys (Ride’em Cowboy) | Arthur Lubin | Danseuse |
1942 | Lucky Jordan (en) | Frank Tuttle | Hollyhock School Maid |
1942 | La Jungle rugit (Drums of the Congo) | Christy Cabanne | Princesse Malimi |
1943 | Hit Parade of 1943 | Albert S. Rogell | Chanteuse du Count Basie Band |
1943 | Happy Go Lucky (en) | Curtis Bernhardt | Showgirl |
1944 | Depuis ton départ (Since you went away) | John Cromwell | Femme de l’officier dans la gare |
1944 | Atlantic City | Ray McCarey | Chanteuse |
1945 | Pillow to Post | Vincent Sherman | Elle-même |
1951 | Tarzan’s Peril (en) | Byron Haskin | Melmendi, reine d’Ashuba |
1951 | The Harlem Globetrotters (en) | Phil Brown | Ann Carpenter |
1953 | Bright Road | Gerald Mayer | Jane Richards |
1954 | Carmen Jones | Otto Preminger | Carmen Jones |
1957 | Une île au soleil (Island in the Sun) | Robert Rossen | Margot Seaton |
1958 | Tamango (La Rivolta dell’Esperanza) | John Berry | Aiché, maîtresse de Reiker |
1958 | The Decks Ran Red (en) | Andrew L. Stone | Mahia |
1959 | Porgy and Bess | Otto Preminger | Bess |
1960 | Moment of Danger (en) | Laslo Benedek | Gianna |
1962 | Cain’s Hundred (en) (Blues for a Junkman) | – | Norma Sherman |
Ses distinctions
Année | Distinction | Catégorie | Film | Résultat |
---|---|---|---|---|
1955 | Oscars | Meilleure actrice | Carmen Jones | Nomination |
1956 | BAFTA Awards | Meilleure actrice | Carmen Jones | Nomination |
1960 | Golden Globes | Meilleure actrice (film musical ou comédie) | Porgy and Bess | Nomination |
1960 | Laurel Awards | Meilleure performance musicale féminine | Porgy and Bess | 4e place |
1983 | Hollywood Walk of Fame | Cinéma | – | Inaugurée le 18 juillet (6719 Hollywood Boulevard) |
Et si on concluait sur Dorothy Dandridge.. ?
Dorothy Dandridge, icône lumineuse du cinéma hollywoodien, demeure une figure inoubliable dont le talent transcende les époques. Pionnière courageuse, elle a ouvert la voie à la représentation afro-américaine à une époque où les barrières étaient nombreuses. Sa filmographie riche témoigne de sa polyvalence, captivant le public avec sa présence scénique et sa voix envoûtante.
Née dans l’Ohio en 1922, Dorothy Dandridge a rapidement conquis le monde du divertissement, naviguant entre la musique, la danse et le cinéma. Son rôle emblématique dans « Carmen Jones » (1954) lui a valu une nomination aux Oscars, marquant ainsi l’histoire en tant que première femme noire à être une star du cinéma américain. Sa performance exceptionnelle dans « Porgy and Bess » (1959) et d’autres productions a consolidé sa place en tant qu’artiste exceptionnelle.
Cependant, derrière le glamour des projecteurs se cachait une vie complexe, marquée par des défis personnels et des obstacles financiers. Sa contribution à l’industrie cinématographique et sa persévérance continuent d’inspirer, rappelant au monde que le talent transcende les frontières raciales.
Aujourd’hui, Dorothy Dandridge demeure une source d’inspiration intemporelle, son héritage se perpétuant à travers son impact sur l’industrie du divertissement. En nous rappelant son parcours exceptionnel, nous honorons la mémoire de cette artiste visionnaire qui a laissé une empreinte indélébile sur le septième art et la lutte pour l’égalité.