Figure emblĂ©matique du cinĂ©ma iranien contemporain, Jafar Panahi sâest imposĂ© comme lâune des voix les plus puissantes du 7e art engagĂ©. RĂ©compensĂ© en 2025 par la Palme dâor pour Un simple accident, il incarne depuis trois dĂ©cennies un cinĂ©ma de vĂ©ritĂ©, de courage et de subversion, malgrĂ© les interdictions et les persĂ©cutions du rĂ©gime iranien. Son Ćuvre, Ă la fois poĂ©tique et politique, continue de rĂ©sonner bien au-delĂ des frontiĂšres de son pays.
đ Lâessentiel Ă retenir sur Jafar Panahi
đïž Ćuvre majeure | Un simple accident (2025) â Palme dâor Ă Cannes đŹ |
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đ Distinctions clĂ©s | Lion dâor (2000), Ours dâor (2015), Palme dâor (2025) đ |
đ« Interdictions subies | 20 ans dâinterdiction de filmer, voyager et sâexprimer (2010) â |
đ„ Films clandestins notables | Taxi TĂ©hĂ©ran (2015), Ceci nâest pas un film (2011) đ„ |
đïž LibĂ©ration rĂ©cente | FĂ©vrier 2023, aprĂšs 7 mois de dĂ©tention et une grĂšve de la faim đïž |
đ Impact international | Symbole mondial de la libertĂ© dâexpression et du cinĂ©ma dissident đ |
đŹ Jafar Panahi : un parcours cinĂ©matographique sous surveillance
NĂ© le 11 juillet 1960 Ă Mianeh, Jafar Panahi sâest rapidement imposĂ© comme une figure majeure de la Nouvelle Vague iranienne. Son premier long-mĂ©trage, Le Ballon blanc (1995), scĂ©narisĂ© par Abbas Kiarostami, remporte la CamĂ©ra dâor Ă Cannes et marque le dĂ©but dâune carriĂšre internationale prometteuse.
Cependant, son engagement politique et ses critiques envers le rĂ©gime iranien lui valent rapidement des ennuis. En 2010, il est condamnĂ© Ă six ans de prison et Ă une interdiction de 20 ans de rĂ©aliser des films, de voyager et de sâexprimer publiquement. MalgrĂ© ces restrictions, il continue de crĂ©er des Ćuvres puissantes et engagĂ©es, souvent en secret.
Parmi ses films notables rĂ©alisĂ©s clandestinement, on peut citer Ceci nâest pas un film (2011), tournĂ© dans son appartement et sorti dâIran sur une clĂ© USB cachĂ©e dans un gĂąteau, et Taxi TĂ©hĂ©ran (2015), qui remporte lâOurs dâor Ă la Berlinale. Ces Ćuvres tĂ©moignent de sa dĂ©termination Ă dĂ©noncer les injustices et Ă dĂ©fendre la libertĂ© dâexpression, malgrĂ© les risques encourus.
đ Une reconnaissance internationale malgrĂ© la rĂ©pression
MalgrĂ© les obstacles, Jafar Panahi a su sâimposer sur la scĂšne internationale. En 2025, il devient lâun des rares rĂ©alisateurs Ă avoir remportĂ© les trois plus hautes distinctions des festivals majeurs : le Lion dâor Ă Venise pour Le Cercle (2000), lâOurs dâor Ă Berlin pour Taxi TĂ©hĂ©ran (2015) et la Palme dâor Ă Cannes pour Un simple accident (2025).

Son dernier film, Un simple accident, aborde les thĂšmes de la justice et de la mĂ©moire Ă travers lâhistoire dâun ancien prisonnier confrontĂ© Ă son passĂ©. TournĂ© clandestinement en Iran et post-produit en France, le film est saluĂ© pour sa puissance narrative et sa portĂ©e politique.
Lors de la cĂ©rĂ©monie de clĂŽture du Festival de Cannes 2025, Panahi a dĂ©diĂ© sa Palme dâor au peuple iranien, appelant Ă lâunitĂ© et Ă la libertĂ©. Ce moment fort souligne lâimportance de son engagement et la portĂ©e universelle de son message.
đ„ Une filmographie engagĂ©e et rĂ©siliente
Tout au long de sa carriĂšre, Jafar Panahi a explorĂ© des thĂšmes tels que la condition des femmes, la censure, la libertĂ© individuelle et les injustices sociales. Ses films, souvent rĂ©alisĂ©s dans des conditions prĂ©caires, tĂ©moignent de sa rĂ©silience et de son engagement indĂ©fectible envers le cinĂ©ma comme moyen dâexpression et de rĂ©sistance.
Parmi ses Ćuvres marquantes, on peut citer Le Cercle (2000), qui dĂ©nonce la condition des femmes en Iran, Hors Jeu (2006), qui aborde lâexclusion des femmes des stades de football, et Trois Visages (2018), qui explore les aspirations de jeunes femmes dans une sociĂ©tĂ© conservatrice.
Son style cinĂ©matographique, mĂȘlant fiction et rĂ©alitĂ©, offre une immersion profonde dans la sociĂ©tĂ© iranienne, tout en mettant en lumiĂšre les contradictions et les tensions qui la traversent.
đ Un symbole de la libertĂ© dâexpression
Au-delĂ de ses films, Jafar Panahi est devenu un symbole mondial de la lutte pour la libertĂ© dâexpression et les droits humains. Son courage face Ă la rĂ©pression et sa dĂ©termination Ă continuer de crĂ©er malgrĂ© les interdictions inspirent de nombreux artistes et dĂ©fenseurs des droits Ă travers le monde.
Sa libĂ©ration en fĂ©vrier 2023, aprĂšs une grĂšve de la faim de plusieurs jours, a suscitĂ© un immense soulagement dans le milieu du cinĂ©ma et au-delĂ . Depuis, il a pu quitter lâIran pour la premiĂšre fois depuis 2009, ouvrant la voie Ă de nouvelles collaborations et Ă une plus grande visibilitĂ© de son Ćuvre.
đŻ Conclusion
Le parcours de Jafar Panahi illustre la puissance du cinĂ©ma comme outil de rĂ©sistance et de transformation sociale. MalgrĂ© les obstacles, il continue de porter la voix des opprimĂ©s et de dĂ©fendre les valeurs de libertĂ© et de justice. Son Ćuvre, Ă la fois intime et universelle, reste une source dâinspiration pour tous ceux qui croient en la force de lâart pour changer le monde.