Avez-vous déjà eu l’occasion d’observer des individus noirs aux yeux bleus ? Vous vous interrogez peut-être sur la nature de ce phénomène, se demandant s’il s’agit d’une caractéristique naturelle ou d’une mutation génétique. Il est indéniable que de nombreuses personnes ne sont pas habituées à voir des noirs dotés de magnifiques yeux bleus, et nombre d’entre elles supposent qu’il s’agit de lentilles de contact.
Cependant, cette hypothèse est erronée. Il existe bel et bien des individus noirs qui naissent avec des yeux bleus de manière naturelle. Qui sont-ils ? Où se trouvent-ils ? Pourquoi cette particularité survient-elle ? C’est là l’un des mystères de la vie.
Généralement, lorsque l’on imagine une personne aux yeux bleus, on pense à une personne d’origine caucasienne. Il est couramment admis que les individus noirs ont généralement des yeux de couleur sombre. Certaines personnes supposent que les yeux bleus chez les noirs résultent de l’utilisation de lentilles de contact, d’un métissage, ou même d’une maladie, entre autres explications complexes. Un exemple notable d’un enfant noir aux yeux bleus est le cas de Laren Gallaway.
Que dit la science au sujet des noirs aux yeux bleus ?
En ce qui concerne la science, la couleur des yeux d’un enfant est déterminée par son patrimoine génétique. Les gènes des parents jouent un rôle majeur dans la couleur des yeux de leurs enfants. L’iris, la partie colorée de l’œil, est responsable de la couleur des yeux en fonction de sa pigmentation. Généralement, la couleur des yeux humains dépend de trois gènes : brun, vert et bleu, bien que d’autres variations telles que le gris, le noisetier et diverses combinaisons existent et demeurent encore inexpliquées.
La plupart des bébés naissent avec des yeux bleus, mais cette couleur peut évoluer avec le temps. Les yeux peuvent changer de couleur à mesure que le pigment de mélanine brune se développe pendant la croissance de l’enfant. Il est important de souligner que la couleur des yeux est un phénomène complexe, influencé par les gènes hérités des parents.
En général, il est plus probable qu’un enfant naisse aux yeux bleus si ses deux parents ont les yeux bruns, car le trait des yeux bleus est généralement moins dominant. À l’inverse, si les deux parents ont les yeux bleus, il est moins probable que leur enfant ait les yeux sombres, car la couleur sombre prédomine généralement sur le plan génétique lorsqu’elle est présente. Toutefois, en raison de la complexité de la génétique, il peut arriver que des parents aux yeux bleus aient un enfant aux yeux bruns. L’origine ethnique n’a aucune incidence sur la couleur des yeux, car tout dépend des gènes et du hasard.
En somme, la couleur des yeux bleus est héritée en tant que trait récessif, nécessitant la présence du « gène des yeux bleus » des deux parents. Cela pose une question intrigante : comment se fait-il qu’un enfant noir puisse avoir les yeux bleus si ses parents ont tous deux les yeux noirs ?
Selon les études scientifiques, des chercheurs de l’Université de Copenhague ont identifié une mutation unique, datant d’environ 6 000 à 10 000 ans, qui est à l’origine de toutes les personnes aux yeux bleus actuelles. Cette mutation a engendré un gène appelé OCA2, qui a émergé aux abords de la mer Noire il y a des millénaires.
D’autres chercheurs avancent également que, par exemple aux États-Unis, de nombreux individus noirs ont des ascendants européens en raison de la colonisation, ce qui explique la possibilité pour une personne noire d’avoir les yeux bleus en fonction de la proportion d’ascendance européenne dans son patrimoine génétique.
Le syndrome de Waardenburg
Le syndrome de Waardenburg est un trouble d’une extrême rareté, se manifestant dans environ 1 naissance sur 270 000. Les individus atteints de cette condition présentent généralement des problèmes d’audition, qu’ils soient unilatéraux ou bilatéraux, ainsi que des anomalies de la pigmentation. Par exemple, le syndrome de Waardenburg de type I est caractérisé par une association clinique impliquant au moins 2 critères majeurs ou un critère majeur et 2 critères mineurs.
Les critères majeurs comprennent diverses anomalies telles qu’une dystopie des canthi, des problèmes de pigmentation (tels qu’une mèche blanche frontale, des cils, des sourcils et une pilosité blancs, une hétérochromie irienne, un iris bicolore et une coloration bleu saphir des yeux), une surdité neurosensorielle, ainsi qu’une histoire familiale évocatrice (source : revue de génétique clinique).
Les critères mineurs incluent des anomalies de la pigmentation cutanée avec des zones de dépigmentation, un synophris, une racine du nez proéminente, une hypoplasie des ailes du nez et un blanchissement prématuré des cheveux (source : revue de génétique clinique).
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Le syndrome de Waardenburg peut également se traduire par des anomalies oculaires, qui se déclinent en trois formes : l’hétérochromie (yeux de couleurs différentes), l’isohypochromie bilatérale (yeux bleu pâle) et des altérations pigmentaires du fond de l’œil (présence de taches).
Des chercheurs néerlandais s’efforcent actuellement de déterminer la couleur des yeux des adultes grâce à l’analyse de l’ADN. Cette approche novatrice permet de mieux comprendre comment la génétique influence la couleur des yeux, avec une précision de plus de 90 % quant à la distinction entre les yeux bleus et bruns.
Il est cependant important de noter que tous les individus noirs aux yeux bleus ne souffrent pas du syndrome de Waardenburg, une maladie très rare. De nombreux enfants noirs aux yeux bleus jouissent d’une bonne audition et d’une vision normale. Pour moi, la couleur des yeux et des cheveux fait partie intégrante du patrimoine génétique et demeure l’un des mystères de la vie.