Chaka Zoulou, encore appelé Shaka Zulu ou Chaka kaSenzangakhona, est un roi zoulou. Né en 1787, il a fondé le royaume zoulou sur lequel il a régné durant de nombreuses années avant de mourir en 1828.
Sa personnalité, sa vie et son règne sont des sujets fort intéressants qui ont marqué la population sud africaine. Ils méritent d’être découverts.
Dans cet article, découvrez tout sur Chaka Zoulou, le héros qui contribua à la formation de la société sud africaine.
Chaka, une enfance difficile
Selon la légende, Chaka eut une enfance difficile, avec la douleur occasionnée par le rejet de son père. En fait, il serait né après l’union illégitime de Nandi, princesse Langeni, avec Senza Ngakona, le chef du clan des Zoulous. À cause de cet état de choses, il était considéré comme un bâtard que son père et ses camarades humiliaient. L’humiliation, la maltraitance et la souffrance ont endurci Chaka qui est devenu un homme assoiffé de vengeance.
D’après les traditions zouloues, Chaka a eu une enfance difficile notamment à cause de la situation de sa mère. En effet, Nandi qui était une princesse autoritaire a été répudiée à cause des mésententes avec son mari et ses coépouses. Elle se réfugia chez les Qwabe, car son peuple, Abasema Langeni et les Zoulous étaient en guerre. Aussi, d’après l’histoire, elle aurait épousé un prince Qwabe.
Chez les Qwabe, des mésententes avec la famille royale ont obligé Chaka à se réfugier chez les Bathwetwa. Le jeune homme intégra alors l’armée de Dingiswayo qui régnait sur les Bathwetwa. Très vite, sa force physique et son endurance firent de lui le plus remarquable des guerriers de l’armée. En dehors de ses exploits au combat, Chaka fut remarqué pour son charisme et ses stratagèmes. Bientôt, Dingiswayo fit de lui son porte-parole et son bras droit.
L’ascension de Chaka qui devient un roi zoulou
Tout commence avec la mort de Senza Ngakona qui entraina la montée au pouvoir de Sigujana, demi-frère de Chaka. Ce dernier, avec l’aide de Dingiswayo, décide de prendre la place du chef de clan zoulou. Une bataille est engagée au cours de laquelle Sigujana est tué. Chaka devient le nouveau chef zoulou et très vite, il révolutionne la vie du clan en le réorganisant. Son objectif était alors de créer une puissante armée.
Dans le même temps, Chaka combat pour Dingiswayo contre le chef de la tribu des Ngwane. Après des années de combat, Dingiswayo est emprisonné, puis assassiné. Les régiments de Bathwetwa font alors de Chaka leur chef souverain. Ensuite, ce dernier combat Zwide et s’en sort victorieux grâce à son sens aigu de la stratégie. Puis, il se lance dans des conquêtes, intégrant les tribus qu’il a vaincues au clan zoulou.
Chaka commence bientôt à changer les structures traditionnelles du peuple zoulou en le réorganisant en une armée. Ses sujets sont tous intégrés au service militaire qui comporte d’ailleurs un corps féminin, car les filles sont initiées à la lutte et au combat. De plus, Chaka rend l’armée zouloue permanente et forme plusieurs régiments au sein de celle-ci. Il met en place des concours d’épreuves, avec des récompenses pour les vainqueurs, et multiplie les exercices physiques.
Le règne sur le peuple zoulou
Tout au long de son règne, Chaka Zoulou a révolutionné la stratégie militaire de l’armée zouloue. Il a fait adopter notamment la stratégie d’attaque « en tête de buffle ». Celle-ci consiste à diviser les troupes en quatre corps, avec deux corps disposés comme des ailes et formant les cornes de buffle. Les deux corps sont centraux et sont disposés l’un derrière l’autre pour former le « crâne ». Pendant la bataille, une aile attaque, et l’autre aile reste cachée pour n’agir qu’une fois le combat engagé.
Par ailleurs, l’armée zouloue commence à mener une guerre totale, sous Chaka. Elle dispose de régiments rouges appelés les impi ebumbu grâce à qui elle utilise la tactique de la terre brûlée. Elle finit par être composée de plus de 100 000 hommes, en plus de 500 000 hommes en provenance des tribus voisines. Avec elle, Chaka engage l’expansion des Zoulous vers l’ouest et vers le sud, combattant les peuples Tembou, Nguni, Swazi, Sotho, Pondo et Xhosa.
À chaque victoire, il faisait éliminer les vieillards des peuples vaincus. Quant aux jeunes, il leur était demandé d’abandonner complètement leur ancienne identité pour devenir des Zoulous. C’était la seule condition pour que ces jeunes aient la vie sauve.
Quatre ans après s’être lancé dans les conquêtes, Chaka avait réussi à étendre son peuple sur un territoire plus vaste que celle de la France. Deux années ont suivi et Chaka a décidé d’envoyer ses armées à l’est du Drakensberg.
De nombreuses collectivités décident alors de fuir à l’approche des armées. Pendant leur fuite, ils attaquaient leurs voisins, ce qui bouleversa beaucoup la carte ethnique de la région. Cela dit, au bout de dix ans, le roi zoulou avait formé un empire dans le Natal.
La chute du roi Chaka
Chaka aurait peut-être pu régner longtemps encore sur son peuple, n’eût été son comportement. En effet, c’était un roi de plus en plus tyrannique qui faisait du mal à son propre peuple. On retient notamment qu’il fit suivre un rite de deuil extrême et exceptionnel par son peuple quand sa mère mourut en 1827. Effectivement, il fit exécuter plus de 7 000 hommes et femmes à cette occasion.
L’année suivante, en 1828, le déclin de Chaka Zoulou se confirma avec sa mort, dans des circonstances qui ne sont pas bien connues. La légende rapporte que Chaka a été poignardé par ses demi-frères Dingane et Mhlangane. Ces derniers auraient comploté avec sa tante Mkabayi et un de ses hommes de confiance du nom de Mbopa.
Ce que l’on retient sur Chaka Zoulou
On retient que Chaka Zoulou a été un chef charismatique, fin stratège et organisateur de génie. Il a fondé toute une nation et a constitué une armée redoutable. Il a été le responsable de plusieurs meurtres et a fait assassiner des milliers de personnes. De par ses actes, il a influencé la vie de régions entières d’Afrique australe. Voyager en Afrique du Sud constitue une solution pratique pour se plonger dans l’histoire de Chaka Zoulou.
Aujourd’hui, Chaka est un grand symbole de la lutte idéologique entre les Noirs et les Blancs. Combattant de la liberté, il a été l’un de premiers héros de la lutte contre le racisme. Pendant que les Blancs le diabolisent, les Zoulous le considèrent comme un personnage quasi légendaire et un fabuleux guerrier qui a fait la fierté d’une nation.